Donneur de sang de longue date, Richard Landry a également fait deux dons de cellules souches
Richard Landry, qui vit dans une petite communauté acadienne située à trois heures d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, fait une grande différence dans la vie de familles de la région et d’ailleurs. En effet, il a à son actif plus d’une centaine de dons de sang et deux dons de cellules souches!
Les cellules souches, en particulier les cellules souches du sang, sont des cellules immatures qui ont la capacité de se transformer en cellules sanguines. On les retrouve notamment dans la moelle osseuse, ce tissu spongieux qui constitue la partie centrale de la plupart des os. La greffe de cellules souches est utilisée dans le traitement de plusieurs maladies graves et, en 1998, les résidents de Saulnierville (N.-É.) se sont mobilisés pour aider un membre de leur communauté atteint d’une de ces maladies.
« La population a été invitée à s’inscrire au registre de donneurs de moelle osseuse afin qu’on puisse trouve un donneur compatible pour une jeune femme ayant besoin d’une greffe, se rappelle Richard. Comme beaucoup d’autres, j’ai répondu à l’appel et c’est comme ça que j’ai rejoint le registre. »
À tout moment, les personnes inscrites au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang (anciennement appelé Registre de donneurs non apparentés de moelle osseuse et Réseau de moelle osseuse et de cellules souches UniVie) peuvent être appelées à faire un don à une personne en attente d’une greffe de cellules souches. Le Registre facilite également des jumelages entre des donneurs et des patients dans le monde entier grâce à un réseau établi entre les registres de divers pays.
En 1998, Richard n’était pas compatible avec la jeune fille qui cherchait un donneur de cellules souches. Mais quelques années plus tard, le Registre a déterminé qu’il pouvait être compatible avec un autre patient.
« On m’a appelé pour me dire que j’étais un donneur potentiel et qu’il fallait que je fasse des analyses pour confirmer ma compatibilité », raconte-t-il.
Lorsqu’un donneur compatible est identifié pour un patient, une étude plus poussée doit être effectuée pour s’assurer de la compatibilité du donneur et du receveur. Le donneur doit alors répondre à un questionnaire médical, faire des analyses sanguines et suivre une séance d’information afin de bien comprendre le processus de don.
Une fois qu’on a pu déterminer qu’il était compatible et qu’il pouvait faire un don en toute sécurité, un rendez-vous a été pris pour procéder au don.
« Le 15 août 2001 — je m’en rappelle, car c’est la fête nationale de l’Acadie, je me suis rendu à l’hôpital d’Halifax pour faire mon don de moelle osseuse », poursuit Richard.
La procédure a duré quelques heures pendant que Richard était sous anesthésie générale. Plus tard, dans l’après-midi, sa femme et lui sont allés se promener sur le front de mer d’Halifax.
Mis à part une petite gène au niveau de la hanche, là où la moelle osseuse avait été ponctionnée, Richard n’a rien ressenti. De plus, il savait que la moelle osseuse prélevée serait régénérée par son organisme au bout de quelques semaines et que son don allait sauver une vie.
« Je ne sais pas du tout où habitait le receveur. J’ai entendu dire que mon don serait acheminé par avion, ce qui voulait dire que le receveur pouvait se trouver n’importe où dans le monde. »
Une lettre de la part d’un receveur reconnaissant
Un jour d’automne, Richard a reçu une lettre inattendue d’une personne le remerciant « de lui avoir donné la chance de continuer de profiter de la vie ». Bien qu’il n’ait rien appris de l’identité de cette personne, il était content d’avoir reçu cette lettre.
« J’ai répondu en lui envoyant une lettre dans laquelle je me présentais et je lui souhaitais d’aller bien. »
Quelques années plus tard, Richard a reçu une deuxième lettre de la même personne, dans laquelle celle-ci lui disait que sa santé continuait d’aller bien.
Un deuxième don de cellules souches
Dans les années qui ont suivi, Richard a souvent repensé à cette personne et en espérant que tout allait pour le mieux. Et puis, en octobre 2008, le Registre l’a contacté pour lui dire que cette personne avait besoin d’une deuxième greffe de cellules souches.
Richard n’a pas hésité une seule seconde à lui venir en aide de nouveau, mais cette fois-ci, le don se ferait d’une autre façon.
Aujourd’hui, la méthode la plus communément utilisée pour un don de cellules souches est le don de cellules souches du sang périphérique. Cette méthode ne nécessite pas d’intervention chirurgicale. Le donneur reçoit des injections d’un produit qui permet de stimuler la libération des cellules souches dans la circulation sanguine. On procède ensuite au don de la même façon qu’on donne du plasma ou des plaquettes, bien que cela soit plus long — quatre à six heures en moyenne.
« On a commencé à me préparer le 27 novembre à l’hôpital d’Halifax et j’ai fait le don le 19 décembre, se rappelle Richard. C’était très simple : j’étais relié à une machine qui prenait le sang dans un bras, extrayait les cellules souches, puis me restituait le reste du sang dans l’autre bras. J’étais éveillé pendant toute la durée du processus et je lisais un livre. Je me sentais bien. »
Les donneurs de cellules souches font toute la différence
Chaque année, des centaines de Canadiens ont besoin d’une greffe de cellules souches et la plupart ne trouveront pas de donneur compatible au sein de leur famille. Elles doivent donc s’en remettre à la générosité d’inconnus, comme Richard.
Lorsque l’on demande à Richard ce qu’il dirait à d’autres personnes pour les convaincre de s’inscrire au Registre, il cite un passage d’une des lettres qu’il a reçues :
Je ne trouve pas les mots pour vous exprimer à quel point ma famille et moi vous sommes reconnaissants pour votre générosité. Sachez que je fais de mon mieux pour répandre des ondes positives autour de moi et que j’encourage tous mes amis à donner du sang et à s’inscrire comme donneurs. Vous m’avez appris que tout est possible lorsque l’on fait de son mieux pour s’aider les uns les autres, que l’on se connaisse ou pas.
« Je ne pourrais pas mieux dire », confirme Richard.
Puisqu’il a déjà fait deux dons de cellules souches, Richard ne fait plus partie du Registre, car il a atteint la limite de dons qu’une personne peut faire. Il continue toutefois de donner du sang dans les collectes organisées à Saulnierville. Après avoir fait son centième don en 2021, il a reçu un certificat pour marquer cet événement. Il en est maintenant à son 103e don et ne compte pas s’arrêter de sitôt!
« Comme je peux toujours donner mon sang, je continue! », conclut-il.