Le don d’organes après le décès
Comment fonctionne le don d’organes après le décès?
Les dons d’organes sont peu fréquents. Pour qu’une personne puisse devenir donneur d’organes, son décès doit se produire dans des circonstances très précises. La possibilité de faire un don après un décès demeure limitée, puisque seuls 1 à 2 % des décès qui surviennent à l’hôpital sont admissibles au don.
Au Canada, seuls 2 types de décès peuvent mener à un don d’organes :
Diagnostic de décès neurologique (DDN)
Par diagnostic de décès neurologique, on entend la perte irréversible de toutes les fonctions du cerveau et l’émission d’un diagnostic de décès fondé sur des critères neurologiques.
Don après un décès circulatoire (DDC)*
Le don après un décès circulatoire est une possibilité qui s’ouvre aux patients souffrant de graves lésions cérébrales une fois que la décision a été prise d’arrêter tous les traitements de maintien des fonctions vitales. Lorsque le cœur d’une personne cesse définitivement de battre, on parle de décès circulatoire.
*Le don après un décès circulatoire n’est pas forcément autorisé dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada.
Le saviez-vous
- Seuls 1 à 2 % des décès peuvent mener à un don d’organes.
- Un don de tissus peut être envisagé dans la majorité des cas.
- Le don d’organes et de tissus est envisagé uniquement après que tout a été tenté pour sauver la vie d’une personne et qu’il n’y a aucune chance de survie.
- Le don d’organes ou de tissus n’entraîne aucuns frais pour la famille ou la succession.
- La plupart du temps, le don d’organes ou de tissus ne paraît pas, et il est donc possible d’avoir des funérailles à cercueil ouvert.
- L’intervention chirurgicale pour le prélèvement de tissus ou d’organes est effectuée avec le même soin que toute autre intervention.
FAQ
Ma famille peut-elle aller à l’encontre de ma décision?
Un don survient dans des circonstances tragiques; or c’est à ce moment-là que nous devons demander aux membres de la famille s’ils ont connaissance d’un changement d’avis de leur proche et s’ils souhaitent respecter sa volonté comme donneur d’organes inscrit. Souvent, le fait de voir le formulaire d’inscription signé procure soulagement et réconfort à la famille, et l’aide à accepter plus facilement le souhait de la personne décédée. Il est important d’en discuter avec vos proches pour qu’ils sachent quoi répondre dans l’éventualité où un don d’organes est envisageable.
Suis-je admissible comme donneur d’organes?
N’importe qui peut devenir donneur potentiel, sans égard à son âge, à son état de santé ou à son orientation sexuelle. Même les personnes atteintes d’une maladie grave peuvent parfois devenir donneurs. Tous les donneurs potentiels font l’objet d’une évaluation médicale individuelle. La personne la plus âgée qui a fait un don d’organes avait 92 ans, tandis que pour le don de tissus, la personne avait 104 ans. Ne vous excluez pas d’emblée.
Pourquoi est-il si important de s’inscrire comme donneur d’organes et de tissus, et d’en informer sa famille?
Après une tragédie, une discussion se tiendra avec les membres de votre famille. On leur demandera d’accorder leur consentement et d’indiquer qu’ils ont été informés et qu’ils acceptent la procédure de don. Il reviendra également aux membres de votre famille de répondre au questionnaire sur vos antécédents sociaux et médicaux dans le cadre de la procédure de dépistage. Or, cela n’est pas possible s’ils s’opposent au don. Pour cette raison, il est très important d’informer vos proches de vos souhaits en cas de décès. Les membres de votre famille seront plus à l’aise avec leur décision s’ils en ont parlé avec vous et s’ils savent exactement ce que vous voulez.
Qu’en est-il du consentement implicite?
Dans un système basé sur le consentement implicite ou présumé, tout citoyen est considéré comme un donneur à moins qu’il n’ait exprimé une volonté contraire. Certaines provinces canadiennes envisagent de passer d’un système basé sur le consentement explicite à un système basé sur le consentement implicite en ce qui concerne le don d’organes.
Cependant, il a été largement démontré que des stratégies comme la mise en place de coordonnateurs en transplantation à l’hôpital, l’éducation et la formation des professionnels de la santé, ainsi que la sensibilisation du public, sont plus efficaces pour augmenter le taux de don que l’adoption de lois sur le consentement présumé. Par exemple, en Espagne, on attribue avant tout le fort taux de don après le décès – le plus élevé au monde – à l’intervention de coordonnateurs en transplantation, de médecins spécialistes du don, ainsi qu’à un solide programme d’éducation des professionnels de la santé, tandis que les lois sur le consentement présumé ont eu moins d’incidence.
Nous sommes d’avis que notre système doit être davantage axé sur la mise en place d’éléments fondamentaux destinés à appuyer et à augmenter les possibilités de don, notamment par la création de postes spécialisés de médecins et de coordonnateurs en don, par l’éducation des professionnels de la santé et par la mise en œuvre du don après un décès par arrêt cardiaque. Sans ces éléments fondamentaux, la modification de la loi sur le consentement n’aura pas l’effet désiré sur le nombre de dons.