Ce que vous devez savoir sur l’hémoglobine, l’anémie, le fer et l’hémochromatose
L’hémoglobine
L’hémoglobine est une protéine riche en fer qui se trouve dans les globules rouges et qui donne au sang sa couleur rouge.
L’hémoglobine assure le transport de l’oxygène dans le corps et extrait le dioxyde de carbone des organes et des tissus. Elle contient du fer, un minéral essentiel présent dans notre alimentation.
Lorsqu’on fait un don de sang, on donne aussi une partie de notre hémoglobine. C’est pour cela que les donneurs doivent faire attention à leur taux d’hémoglobine.
Un faible taux d’hémoglobine, aussi appelé anémie, peut se manifester par de la fatigue, des difficultés de concentration et, dans les cas graves, par des difficultés respiratoires, des douleurs thoraciques à l’effort et des évanouissements.
Hemoglobin: FAQs
Qu’est-ce qu’un taux normal d’hémoglobine?
Le taux normal d’hémoglobine varie selon plusieurs facteurs, notamment l’âge, le sexe à la naissance, la supplémentation hormonale, l’altitude de résidence ainsi que la présence de différents types d’hémoglobine qui ont un impact sur le renouvellement de l’hémoglobine et son affinité pour la fixation de l’oxygène.
Généralement, un taux d’hémoglobine se situant entre 120 g/l et 180 g/l est considéré comme normal.
Pourquoi la Société canadienne du sang mesure-t-elle le taux d’hémoglobine?
Pour les dons de sang total, de plaquettes et certains types de dons de plasma, les donneurs inscrits en tant qu’hommes doivent avoir un taux d’hémoglobine d’au moins 130 g/l et ceux inscrits en tant que femmes doivent avoir un taux d’hémoglobine d’au moins 125 g/l.
Lorsqu’il s’agit d’un don de plasma, le taux d’hémoglobine doit être d’au moins 125 g/l pour tous les donneurs, quel que soit le sexe qu’ils aient déclaré au moment de leur inscription.
Pourquoi un taux d’hémoglobine minimal est-il exigé pour les donneurs?
Lorsqu’on fait un don de sang, et donc de globules rouges, on perd un peu d’hémoglobine. Si notre taux d’hémoglobine est trop bas, on peut développer une anémie.
Pour garantir que le taux d’hémoglobine des donneurs demeure suffisamment élevé après leur don et leur éviter une anémie, on exige un taux d’hémoglobine légèrement supérieur à celui qu’un fournisseur de soins de santé utiliserait pour diagnostiquer une anémie.
Pourquoi le taux d’hémoglobine exigé diffère-t-il selon le genre dans lequel un donneur s’est inscrit?
Pour les dons de sang total le taux d’hémoglobine minimal exigé diffère selon le genre du donneur. Il est de 125 g/l pour les personnes s’identifiant comme des femmes et de 130 g/l pour celles s’identifiant comme des hommes.
Le taux d’hémoglobine est différent pour chaque personne, car il est influencé par de nombreux processus en action dans le corps humain. Il peut s’agir, par exemple, des taux d’hormones sexuelles, qui déterminent les taux de testostérone circulant ou qui ont un impact sur les pertes sanguines menstruelles. Parmi les autres facteurs, citons la nutrition, l’altitude à laquelle les personnes résident, des troubles héréditaires, etc. Le seuil du taux d’hémoglobine fixé en fonction du sexe n’est qu’une approximation visant à garantir qu’il y ait suffisamment de temps pour que le taux d’hémoglobine se rétablisse après un don de sang et qu’il soit optimal pour le fonctionnement d’une personne au quotidien.
Après un don de plasma ou plaquettes, le taux d’hémoglobine ne diminue pas radicalement. En général, les donneurs récupèrent rapidement de la légère perte d’hémoglobine subie. Par conséquent, le taux d’hémoglobine requis pour le don de plasma est le même pour tous les donneurs, soit 125 g/l.
Comment mesure-t-on le taux d’hémoglobine lors d’un don?
Avant chaque don, nous vérifions le taux d’hémoglobine des donneurs en temps réel en prélevant un peu de sang au bout du doigt.
Qu’est-ce que cela signifie lorsqu’on a un faible taux d’hémoglobine?
Pour prévenir l’anémie et faire en sorte que le taux d’hémoglobine des donneurs demeure suffisant après leur don, on exige un taux d’hémoglobine minimal à chaque don. Ce taux est légèrement supérieur à celui qu’un fournisseur de soins de santé utiliserait pour diagnostiquer une anémie. Toutefois, lorsqu’un donneur n’atteint pas le taux d’hémoglobine minimal requis pour le don, cela ne signifie pas nécessairement qu’il fait de l’anémie.
Par exemple, pour le don de plasma, le taux minimal requis est de 125 g/l. Si notre test révèle un taux de 124 g/l, le donneur ne répond pas à nos critères pour le don de plasma, mais cela ne signifie pas qu’il a un faible taux d’hémoglobine ou une anémie.
Pourquoi le don de sang peut-il conduire à un faible taux d’hémoglobine?
Lors d’un don de sang total, on prélève des globules rouges qui contiennent de l’hémoglobine et du fer.
Chaque don de sang total entraîne une diminution du taux d’hémoglobine d’environ 10 g/l et une perte des réserves en fer du donneur.
Or, le fer est essentiel à la production des globules rouges. En temps normal, après un don, le corps produit de nouveaux globules rouges pour remplacer ceux qui ont été prélevés. Si les réserves en fer du donneur sont faibles, l’organisme peut avoir plus de difficulté à produire de nouveaux globules rouges, ce qui peut entraîner une baisse du taux d’hémoglobine et conduire à une anémie.
Que faire si on a un faible taux d’hémoglobine?
Nous vous recommandons de consulter votre professionnel de la santé pour faire vérifier vos taux d’hémoglobine et de fer (ferritine). Il ou elle déterminera les raisons pour lesquelles votre hémoglobine est faible et pourrait vous suggérer de prendre des suppléments de fer.
Quand peut-on recommencer à donner du sang?
C’est pour protéger leur santé que les personnes ayant un faible taux d’hémoglobine sont exclues du don de sang. La plupart du temps, ces personnes parviennent à améliorer leur taux d’hémoglobine et à recommencer à donner du sang.
Les réserves de fer peuvent prendre de 4 à 6 mois pour se reconstituer. Si votre professionnel de la santé vous prescrit des suppléments de fer, vous pourrez recommencer à donner du sang 6 mois après avoir commencé à les prendre, à condition que vos taux d’hémoglobine et de ferritine soient normaux. Si vous désirez continuer à donner du sang de façon régulière, discutez avec votre médecin de la possibilité de prendre des suppléments de fer pour éviter une carence en fer.
Vous pouvez également envisager de réduire la fréquence de vos dons à 2 ou 3 fois par an.
Est-il possible d’avoir un taux d’hémoglobine trop élevé?
Oui, cela s’appelle la polycythémie et peut être dû à plusieurs raisons, dont le tabagisme, la prise de testostérone, une maladie pulmonaire ou rénale, ou trouble de la production des cellules sanguines dans la moelle osseuse (cancers du sang).
Certaines des causes de la polycythémie entraînent une exclusion du don de sang, soit pour la santé du donneur ou pour la sécurité des receveurs potentiels. Par conséquent, des informations supplémentaires peuvent être demandées au professionnel de la santé du donneur pour déterminer son admissibilité.
Je suis en bonne santé, mais mon taux d’hémoglobine n’est jamais assez élevé pour que je puisse donner du sang. Que puis-je faire pour améliorer mon taux d’hémoglobine?
Nous comprenons que cela puisse être frustrant. Voici ce que vous pouvez faire pour augmenter votre taux d’hémoglobine :
- Essayez de consommer plus d’aliments riches en fer.
- Réduisez la fréquence de vos dons de sang.
- Parlez à votre professionnel de la santé des tests d’hémoglobine et de ferritine ainsi que des suppléments de fer.
L’anémie
L’anémie est le terme utilisé pour décrire un taux d’hémoglobine faible.
Les causes de l’anémie sont nombreuses. Il peut s’agir d’une carence en fer, d’une carence en vitamine B12, d’une dégradation du sang (hémolyse), d’une altération du fonctionnement des organes vitaux, de divers types de cancers, etc. Le don de sang peut causer une anémie ou l’aggraver.
Les personnes anémiques et celles qui ne satisfont pas aux seuils d’hémoglobine ne sont pas autorisées à faire un don.
Une anémie due à une carence en fer peut se développer chez les donneurs de sang. Pour maintenir leurs réserves de fer et prévenir l’anémie, les donneurs peuvent prendre un supplément de fer quotidiennement pendant 2 mois après chaque don.
Toutefois, la supplémentation en fer pouvant comporter des risques chez certaines personnes ou cacher une autre maladie, nous vous conseillons de demander l’avis d’un professionnel de la santé avant de l’envisager.
FAQ
Qu’est-ce que l’anémie?
L’anémie est le terme médical utilisé pour décrire un taux d’hémoglobine faible.
Les valeurs d’hémoglobine sont différentes pour chaque personne.
Pour vous faire tester adéquatement pour l’anémie, il est important de consulter votre professionnel de la santé. On peut avoir de l’anémie ou un faible taux d’hémoglobine pour différentes raisons. La carence en fer est la cause la plus courante de l’anémie. Parmi les autres causes figurent la carence en vitamine B12, la dégradation du sang (hémolyse), l’altération du fonctionnement des organes vitaux, divers types de cancers, etc.
L’anémie peut entraîner des symptômes tels que la fatigue, des difficultés respiratoires, une diminution de la tolérance à l’effort, des étourdissements et des difficultés de concentration.
Si vous souffrez d’anémie ou que votre taux d’hémoglobine est bas, veuillez vous assurer que la cause du problème est réglée avant de revenir donner du sang.
Pourquoi le don de sang peut-il entraîner une anémie?
Lors d’un don de sang total, on prélève des globules rouges qui contiennent de l’hémoglobine et du fer.
Chaque don de sang total entraîne une diminution du taux d’hémoglobine d’environ 10 g/l et une perte des réserves en fer du donneur.
Or, le fer est essentiel à la production des globules rouges. En temps normal, après un don, le corps produit de nouveaux globules rouges pour remplacer ceux qui ont été prélevés. Si les réserves en fer du donneur sont faibles, l’organisme peut avoir plus de difficulté à produire de nouveaux globules rouges, ce qui peut conduire à l’apparition d’une anémie.
Comment empêcher l’apparition d’une anémie quand on donne du sang?
L’anémie associée au don de sang est généralement due à l’épuisement des réserves de fer. Tous les donneurs devraient envisager de prendre des suppléments de fer sous surveillance médicale pour les aider à reconstituer leurs réserves de fer.
Que peut-on faire lorsqu’on souffre d’anémie?
Nous vous recommandons de consulter votre professionnel de la santé pour faire vérifier vos taux d’hémoglobine et de fer (ferritine). Il ou elle déterminera les raisons pour lesquelles votre hémoglobine est faible et pourrait vous suggérer de prendre des suppléments de fer.
Le fer
Le fer est un minéral essentiel pour des fonctions importantes de l’organisme. C’est un élément constitutif du sang qui contribue, en particulier, à la fabrication de l’hémoglobine. L’hémoglobine donne au sang sa couleur rouge et assure le transport de l’oxygène vers les tissus de l’organisme.
Un taux de fer suffisant permet de maintenir l’énergie, d’éviter la fatigue et d’assurer une fonction cognitive optimale. Une carence en fer peut provoquer de la fatigue, des difficultés de concentration, une agitation involontaire des jambes et une forte envie pour des substances inhabituelles (glace, citron, peinture murale). Le maintien d’un taux de fer adéquat permet aux donneurs de reconstituer plus rapidement le sang qu’ils ont donné et de prévenir une baisse du taux d’hémoglobine (anémie).
FAQ
De quelle quantité de fer a-t-on besoin?
Les besoins en fer varient selon l’âge et les changements dans les fonctions corporelles. Ils sont plus élevés :
- pour les donneurs de sang, afin d’aider à reconstituer le sang donné;
- pendant la puberté;
- pour les personnes qui ont des règles, afin de reconstituer les réserves de fer et de rétablir les niveaux sanguins;
- pendant la grossesse, pour assurer le développement du cerveau et du sang du fœtus;
- pendant l’allaitement pour répondre aux besoins du bébé;
- pour les personnes qui ont une alimentation pauvre en fer.
Comment mesure-t-on le fer?
Pour estimer les réserves de fer dans l’organisme, il faut mesurer le taux de ferritine. S’il est bas, cela peut être le signe d’une diminution des réserves de fer. S’il est élevé, cela peut être dû à plusieurs raisons, notamment à une maladie appelée hémochromatose.
D’autres tests peuvent être utilisés pour évaluer les taux de fer; ils sont réalisés sous la supervision d’un professionnel de la santé.
Le sang que nous prélevons au bout du doigt au moment du don permet d’évaluer le taux d’hémoglobine, qui par ailleurs peut être normal même si les réserves de fer sont faibles.
Comment savoir si je consomme suffisamment de fer?
Le fer existe sous 2 formes :
- le fer hémique, qui est absorbé facilement par l’organisme. On le trouve entre autres dans le bœuf, l’agneau, le porc, le veau, le poulet, la dinde (surtout la viande brune), le foie, le poisson et les fruits de mer;
- le fer non hémique, qui est plus difficilement assimilable. On le trouve principalement dans les céréales (notamment celles qui sont enrichies de fer), le pain et les pâtes (surtout les variétés au blé complet enrichies de fer), les lentilles, les fèves, les pois secs, le tofu, les graines et les noix (graines de citrouille, graines de sésame et arachides), les fruits secs (raisins et abricots), les légumes à feuilles vertes et les œufs.
Les personnes qui ont une alimentation pauvre en fer ou qui boivent du thé ou du café avec leur repas peuvent ne pas avoir de réserves suffisantes en fer.
Si vous pensez que vos réserves en fer sont basses, nous vous recommandons de consulter votre professionnel de la santé. Il ou elle déterminera si vous avez besoin de faire des tests et de prendre des suppléments de fer.
Doit-on prendre des suppléments de fer?
Si vous donnez du sang, il se peut que vous ayez besoin d’un supplément de fer en plus du fer contenu dans votre alimentation pour reconstituer vos réserves de fer et prévenir l’anémie (faible taux d’hémoglobine).
Il n’est pas recommandé aux personnes chez qui on a diagnostiqué une hémochromatose de prendre des suppléments de fer.
Nous vous conseillons de discuter de la prise de suppléments de fer avec votre médecin.
Les réserves de fer d’une personne peuvent-elles être trop élevées?
Oui. L’hémochromatose est une maladie génétique qui se caractérise par une absorption trop grande de fer par l’alimentation. À la longue, le fer s’accumule dans les tissus et peut compromettre le fonctionnement d’organes vitaux comme le foie, le pancréas et le cœur.
L’hémochromatose
L’hémochromatose est une maladie héréditaire qui entraîne une accumulation excessive de fer dans l’organisme. La maladie est relativement courante chez les personnes d’origine nord-européenne (environ 1 personne sur 300).
Souvent, l’hémochromatose est décelée avant que le fonctionnement des organes vitaux ne soit affecté.
Le prélèvement de sang, appelé phlébotomie, est le principal moyen de diminuer le taux de fer et d’empêcher son accumulation. Les phlébotomies à des fins de traitement sont effectuées sous la supervision d’un praticien prescripteur dans les établissements médicaux.
FAQ
Qu’est-ce que l’hémochromatose héréditaire?
L’hémochromatose héréditaire est une maladie qui se caractérise par excès de fer dans l’organisme. Cet excès de fer peut compromettre le fonctionnement d’organes vitaux tels que le foie, le pancréas et le cœur.
Souvent, l’hémochromatose est décelée avant que le fonctionnement des organes vitaux ne soit affecté. Les personnes dont la fonction organique est préservée et qui sont atteintes d’hémochromatose peuvent donner du sang, à condition qu’elles remplissent tous les autres critères de don.
Comment traite-t-on l’hémochromatose?
Le traitement consiste généralement à réduire la consommation de fer et à débarrasser l’organisme de l’excédent de fer.
Ainsi, les personnes atteintes de cette maladie doivent éviter les aliments riches en fer et ne pas prendre de multivitamines contenant du fer ni de suppléments de fer.
Le prélèvement de sang, appelé phlébotomie, est le principal moyen de diminuer le taux de fer et d’empêcher son accumulation. Les phlébotomies thérapeutiques sont effectuées sous la supervision d’un praticien prescripteur dans les établissements médicaux.
Les personnes atteintes d’hémochromatose peuvent-elles donner du sang?
Oui. Les personnes atteintes d’hémochromatose peuvent donner du sang, à condition qu’elles répondent à tous les critères d’admissibilité de la Société canadienne du sang. Les candidats au don doivent se soumettre à un contrôle sanitaire et répondre à un questionnaire médical poussé avant de pouvoir faire un don.
Ces critères permettent de s’assurer que la phlébotomie réalisée lors du don ne représente aucun danger pour le donneur et que le sang du donneur est sans risque pour le receveur. Les personnes qui souffrent de complications liées au dysfonctionnement d’un organe ne sont pas autorisées à faire de don. Néanmoins, de nombreuses personnes voient le fonctionnement de leurs organes s’améliorer après des phlébotomies régulières. Par conséquent, si elles sont rétablies, elles peuvent redevenir admissibles au don de sang total.
À quelle fréquence les personnes atteintes d’hémochromatose peuvent-elles donner du sang?
Les personnes s’identifiant comme hommes atteints d’hémochromatose peuvent donner du sang tous les 56 jours et celles s’identifiant comme femmes, tous les 84 jours, conformément aux critères en vigueur pour tous les donneurs de sang total.
Les personnes atteintes d’hémochromatose peuvent subir des phlébotomies entre 2 dons, à condition qu’il y ait un intervalle d’au moins une semaine entre une phlébotomie en consultation externe et leur prochain don à la Société canadienne du sang.