Quel est le risque de transmission d’une infection par transfusion?
En bref ...
Le risque pour un receveur de sang d’être infecté par le VIH, le VHB ou le VHC lors d’une transfusion est extrêmement faible. Toutefois, comme le sang transfusé provient de donneurs humains et que les tests de dépistage ne seront jamais fiables à 100 %, le risque ne sera jamais nul.
La période comprise entre l’infection initiale et le moment où le virus devient décelable s’appelle la fenêtre sérologique. Lorsqu’une personne infectée donne du sang durant cette période, il est possible que l’infection passe inaperçue aux tests et soit transmise au receveur de produits sanguins. Ce risque est appelé le risque résiduel d’infection par transfusion. L’éducation des donneurs de sang à ce risque et l’exclusion des donneurs qui présentent des facteurs de risque de maladies transmissibles contribuent à réduire ce risque. La présente étude visait donc à estimer le risque résiduel de transmission du VIH, du VHB et du VHC afin d’en informer les donneurs et les receveurs de sang.
Comment les chercheurs ont-ils procédé?
Les chercheurs ont créé la banque nationale de données épidémiologiques sur les donneurs afin de réunir et d’analyser les renseignements relatifs à l’ensemble des dons de sang recueillis par la Société canadienne du sang entre 2006 et 2009. Tous ces dons ont été soumis à des épreuves de dépistage de maladies transmissibles, selon les méthodes normalisées, afin de déceler la présence du matériel génétique (ADN ou ARN) et d’anticorps des VIH, VHB et VHC. Tous les donneurs qui avaient reçu un résultat positif à l’une de ces épreuves après un don antérieur négatif étaient considérés comme de nouveaux porteurs.
Les chercheurs ont utilisé une méthode reconnue pour estimer le taux d’incidence et le risque résiduel de ces affections chez les donneurs. Le taux d’incidence a été déterminé à partir de données collectées auprès de personnes ayant fait au moins deux dons de sang au cours de trois années.
Quelles sont les conclusions de l’étude?
- On a observé que la fenêtre sérologique du VIH et du VHC était de moins de deux semaines et celle du VHB, d’environ un mois.
- Le risque résiduel a été estimé à 1 pour 8 millions de dons pour le VIH, 1 pour 6,7 millions de dons pour le VHC et 1 pour 1,7 million de dons pour le VHB.
Comment utiliser les résultats de cette étude?
Les médecins se servent de ces estimations du risque résiduel de transmission d’infections pour informer leurs patients des risques liés à la transfusion. La Société canadienne du sang, de même que d’autres fournisseurs de sang, les utilisent également pour élaborer des politiques relatives aux dons de sang et à leurs tests. Ces données permettent aussi d’informer les donneurs de l’importance de répondre aux questions préalables au don afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en sang.
À propos de l’équipe de recherche
La Dre Sheila O’Brien dirige le Programme national d’épidémiologie et de surveillance de la Société canadienne du sang et occupe un poste de professeur auxiliaire au département d’épidémiologie et de médecine sociale de la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Vito Scalia est directeur du laboratoire central de la Société canadienne du sang. La Dre Margaret Fearon occupe les fonctions de directrice médicale exécutive de la division de microbiologie médicale de la Société canadienne du sang. Le Dr Qi-Long Yi est biostatisticien principal au sein du groupe national d’épidémiologie et de surveillance de la Société canadienne du sang.
La Dre Wenli Fan est chercheuse-adjointe au sein du groupe national d’épidémiologie et de surveillance de la Société canadienne du sang. Le Dr Jean-Pierre Allainoccupe les fonctions d’investigateur principal et chef de la division de médecine transfusionnelle à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni.
Le contenu du présent concentré de recherche est tiré de la publication suivante
[1] O’BRIEN, SF, YI, Q-L, FAN, W, SCALIA, V, FEARON, M, ALLAIN, J-P. Current incidence and residual risk of HIV, HBV and HCV at Canadian Blood Services. Vox Sang 2012; 103:83-86.
Remerciements : La réalisation de cette étude a été rendue possible grâce à une subvention de la Société canadienne du sang, financé par les gouvernements provinciaux et territoriaux. La Société canadienne du sang tient à remercier tous les donneurs de sang qui ont permis de mener cette étude.
Mots clés : hépatite B, hépatite C, VIH, incidence, risque résiduel.
Pour en savoir plus? Veuillez communiquer avec la Dre Sheila O’Brien à l’adresse Sheila.O’Brien@blood.ca